Mardi 3 août : Visite de Pest; le nombre de touristes doit être le même qu’à Prague mais la ville est nettement plus étendue et nous n’avons pas la même impression de foule. La rénovation des façades n’est pas aussi avancée que dans la capitale tchèque et l’on rencontre encore des immeubles noirs et abandonnés. Très beaux ponts sur le Danube, marché, gare, parlement, l’architecture est remarquable, visite du célèbre et somptueux bain Gellért Art déco pour certains qui ont bien apprécié.

Mercredi 4 août : Nous devrions en principe arriver en Moldavie ce soir mais les évènements en ont décidé autrement. Décollage pour Debrecen où nous devons ravitailler, la Moldavie n’ayant pas de 100LL. « Quittez en montée initiale et tournez à gauche en contactant l’aérodrome militaire » nous dit l’AFIS, le temps que l’avion soit en configuration croisière, à 300 ft sol le virage est effectué et nous avons une réponse des militaires à quelques secondes de la verticale de leur piste… mais il semble qu’ils aient l’habitude. Vol sur la plaine jusqu’à Debrecen près de la frontière Roumaine.

Demi-tour dans les Carpates

Nous avions eu beaucoup de mal à obtenir depuis la France un numéro d’autorisation de survol de la Roumanie avec dates et heures de tous nos vols mais nous y étions parvenus et nous pensions être tranquilles à ce sujet. Eh bien non, notre redécollage de Debrecen prend plusieurs heures sous le prétexte que les roumains ne nous autorisent pas à pénétrer dans leur pays. En fait la Transylvanie, la patrie de Dracula qui se trouve de l’autre côté de la frontière est revendiquée par la Hongrie et les autorités hongroises veulent nous prouver que ces gens là en face sont vraiment de mauvaise foi; ils nous font donc croire que ce sont les roumains qui nous créent des difficultés.

Première facture de handling salée, 100 euros par avion et 5h d’attente... pendant toutes ces tergiversations, les cunimbs de fin d’après midi se sont bien formés, notre but n’est donc plus que d’arriver à Iasi un peu avant la frontière Moldave, de l’autre côté des Carpates.

Lorsque nous étions en France, ces lointaines montagnes ne nous semblaient pas trop imposantes, mais ce sont de « petites Pyrénées» qui se dressent devant nous, avec de nombreux sommets à presque 10 000 ft, qui inspirent le respect surtout quand la visi n’est pas fameuse. Nous convenons d’un terrain de repli en cas de problème météo; un avion essaye mais sans succès d’ouvrir la route par une vallée, n’insistons pas, l’heure de la retraite sonne et tout le monde se replie sur Targu Mures, grande ville industrielle du centre de la Roumanie. Le contrôle roumain averti de notre déroutement nous assure qu’il informe notre aérodrome de destination.

Une fois posés les services de sécurité nous interdisent de quitter les avions et même de poser les pieds par terre sur le sol roumain en attendant l’arrivée de la police, interdiction que nous braverons au bout de cinq minutes à nos risques et périls. Bien nous en a pris car nous ne verrons jamais la dite police qui ne devait pas être de service à cette heure là sur cet aérodrome pourtant qualifié d’international. Nous réussissons à sortir de ce guêpier et à trouver un hôtel grâce à la demoiselle du handling. Mais ce n’est que le début de l’aventure de Targu Mures...